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lundi, 23 février 2009

La légende de la Cité d'Ys. - N°2

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En 1978 j'ai eu envie d'illustrer l'histoire de la Cité d'Ys qui disparut, engloutie, dans la baie de Douarnenez, symbolisant le triomphe de la Bretagne christianisée sur les diaboliques traditions ancestrales du monde Celte. L'idée m'en avait été donnée à la lecture d'un récit original et descriptif de la légende écrit par Charles Guyot, édité par H. Piazza en 1926. Voici le résumé de la légende de la Ville d'Ys que j'avais projeté d'illustrer en 10 planches dessinées à la plume au format 30 x 40 cm :

Planche N°1 - La rencontre de Gradlon et de Malgven. Au Vème siècle, Gradlon, roi de Cornouaille arme cent vaisseaux à la conquête de riches villes, très haut dans un pays du Nord. Après deux mois de siège d'un vieux bourg, ses barons, lassés, repartent vers Quimper. Resté seul sur la plage Gradlon se trouve face à face avec Malgven reine du Nord qui se présente toute armée pour le combat. Le roi Gradlon tombe immédiatement amoureux de la reine. Ils tuent l'époux endormi, prennent le trésor et regagnent la nef de Gradlon sur Morvark, un cheval merveilleux marchant sur la mer.

Planche N°2 - Les funérailles de Malgven. Sur le chemin du retour vers la Bretagne, qui dura un an, la reine Malgven meurt en donnant naissance à leur fille Dahut. Le roi Gradlon, éploré avec le bébé dans ses bras, assiste aux funérailles de Malgven, immergée dans sa tenue de bataille sous le flan du bateau.

Planche N°3 - Gradlon offre la Cité d'Ys à Dahut. Le roi Gradlon, qui a été converti au christianisme par Saint Ronan et Saint Corentin, a fait bâtir des églises et des couvents. Sa fille Dahut, restée fidèle aux dieux Celtes en souvenir de sa mère, demande à son père de lui faire construire une ville au bord de la mer où elle ne sera pas importunée par le son des cloches et des litanies. Le roi Gradlon finit par céder à son caprice et lui offre la Cité d'Ys construite en secret.

Planche N°4 - Dahut invoque Teutatès. A l'insu de Dahut, saint Corentin a convaincu le roi Gradlon de faire construire une église, en trois jours, sur la grand place d'Ys. Dahut se rend de nuit, à l'île de Sein et réclame aux prêtresses de Teutatès la construction d'un palais dominant sa ville, de digues retenant la mer fermées par des portes de bronze.Ses voeux sont aussitôt exaucés avec l'aide des elfes et des korrigans. Le lendemain Dahut remet les clés d'argent des portes de bronze à son père.

Planche N°5 - Le bain nocturne de Dahut. - Grâce aux prières de Dahut, les habitants de la Cité d'Ys sombrent dans l'opulence et la débauche malgré les interventions de Saint Guénolé auprès du roi Gradlon aveuglé par l'amour qu'il porte à sa fille. Celle-ci est maîtresse de l'Océan et savoure,chaque nuit, son triomphe, caressée par les flots dociles.

Planche N°6 - Les morts d'Amour pour Dahut. Princes et cavaliers fameux viennent en foule mettre leur fortune et leur coeur aux pieds de Dahut. Insensible et méprisante la fille du roi Gradlon les laisse s'entre-tuer afin de fournir à l'Océan, au lever du jour, un cadavre précipité dans le gouffre de Plogoff près de la pointe du Raz. Excédé, Saint Guénolé maudit la Cité d'Ys.

Planche N°7Arrivée de l'Etranger Rouge. Un matin, un étrange seigneur, tout de rouge vêtu, pénètre dans la ville sur un destrier de feu. Dahut est aussitôt éprise d'amour pour lui et les querelles des prétendants s'amplifient dans toute la Cornouaille, mettant tout le pays à feu et à sang.

Planche N°8 - Le branle des trépassés. Le bon chevalier Kébius et ses fils Hoel et Rivelin provoquent l'Etranger Rouge en combat singulier mais ils sont terrassés par ses pouvoirs maléfiques. Le soir, leurs cadavres mutilés dansent un branle infernal dans le palais de Dahut, entrainant tous les convives envoûtés dans les ténèbres de la nuit.

Planche N°9 - Dahut dérobe les clés d'argent à Gradlon. Pour conserver l'Etranger Rouge dans ses murs, Dahut doit lui remettre les clés d'argent que son père porte constamment attachées à son cou. Elle dérobe les clés pendant le sommeil de Gradlon et les remet à l'Etranger Rouge qui disparaît aussitôt dans un fracas de tonnerre. L'Océan, jaloux et furieux d'avoir été délaissé par Dahut, s'engouffre dans la ville par les portes de bronze laissées ouvertes.

Planche N°10 - Le triomphe de Saint Guénolé. Le roi Gradlon n'a que le temps d'enfourcher Morvark pour le ramener sur la terre ferme en essayant, toutefois, de sauver sa fille la mettant sur la croupe de son cheval qui semble alors paralysé par cette surcharge. Saint Guénolé intervient et incite Gradlon à repousser sa fille. Devant l'indécision du roi il touche Dahut de son bâton. Celle-ci est engloutie par l'Océan qui s'apaise permettant au roi de regagner le rivage. Derrière lui la Cité d'Ys disparaît jusqu'au Jugement Dernier.

On aura reconnu Lucifer dans le personnage de l'Etranger Rouge qui incarne à lui seul tout ce qui n'était pas chrétien, symbole du paganisme et de tout ce qui représente le mal, contre lequel luttaient tous les saints évangélisateurs bretons venus d'Irlande. C'est, en définitive, toute une culture qui en chasse une autre en confrontant le surnaturel et les miracles, des phénomènes qui ne s'expliquent pas.

Je n'ai pas réalisé l'ensemble de mon programme mais les cinq planches abouties méritent d'être présentées à votre appréciation.

A vous d'en juger en feuilletant l'album ci-dessous :

Bien cordialement à tous ceux qui me lisent et regardent mes oeuvres.

Alain de JENLIS

lundi, 16 février 2009

Des idées de cadeaux pour fêtes et anniversaires. - N°5

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La petite édition imprimée peut apporter des solutions à des idées originales et personnalisées dans des domaines variés comme l'art de la table, la lecture ou la mémorisation des anniversaires.

Quoi de plus sympathique que de marquer la place de chaque convive avec un porte nom individuel, masculin ou féminin, sur lequel est inscrit le nom ou le prénom de celui ou de celle qui va repérer sa place au début du dîner et en conserver le souvenir en l'emportant dans sa poche ou sopn sac à la fin. Dans le même contexte, il est envisageable aussi de prévoir un menu manuscrit sur une carte pré-imprimée avec une jolie illustration associée au thème du repas, une fête, un anniversaire, une commémoration. Cette pratique était très courante à la Belle Epoque où les caricaturistes et les artistes de tous nivaux apportaient leur talent. C'était ensuite un plaisir que de se dédicacer mutuellement son menu avec ses voisins d'un soir ou ses meilleurs copains (ce qui permettait souvent une grande liberté d'expression qui n'engendrait pas la mélancolie). On trouve encore cette tradition du menu dans les mariages mais c'est le plus souvent pour un besoin de repérage pour une assemblée nombreuse. Je pense qu'il y aurait mieux à faire pour les réunions plus familiales ou plus intimes avec des créations originales que je suis en mesure de proposer suivant les occasions à personnaliser.

Pour les personnes qui aiment les livres et la lecture, l'ex-libris et le marque page sont indispensables. Pour personnaliser sa collection d'ouvrages qui constituent une bibliothèque dont on peut être fier, il faut que chaque livre possède la marque de son propriétaire, une image créée de toute pièce suivant son caractère et ses goûts, voir même son blason si on en possède un ou à composer soi-même et que je peux réaliser à la demande. Pour la lecture des livres fleuve dont la lecture peut s'étaler sur plusieurssemaines, voire plusieurs mois, il faut posséder des marques page qui permetront de reprendre le cours de sa lecture au moment opportun. J'ai réalisé deux séries de marques page que vous pouvez voir dans les illustrations de ce dossier, cependant il est aussi possible d'en visager, comme pour l'ex-libris une création personnelle qui sera comme un signe de reconnaissance dans les livres qui pourraient être égarés ou mélangés avec d'autres. Je suis prêt à en discuter pour leur conception et leur réalisation par le biais de mon E-mail.

Il faut aussi penser aux dates anniversaire de ses proches et de ses amis pour éviter des reproches justifiés de la part des intéressés qu'un oubli de ce genre pourrait froisser et vous plonger dans la confusion la plus désobligeante. Pour éviter cela j'ai conçu un mémo anniversaire permettant à chacun d'y inscrire les dates à ne pas oublier pour chaque mois avec la reconnaissance de son signe du zodiac. l'illustration du milieu peut être aussi personnalisée ou choisie dans ma proposition, à la demande.

Quelques exemples de mes réalisations sont visibles dans l'album "Mon Atelier d'arts graphiques" dans la colonne de droite ainsi qu'en feuilletant celui ci-dessous :

Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire et toutes idées pouvant trouver une solution graphique originale en m'en faisant la demande sur mon E-mail dejenlis.alain@club-internet.fr

Bien cordialement à tous ceux qui me lisent et regardent mes oeuvres.

Alain de JENLIS

lundi, 09 février 2009

Un duel sous Henri III. - N°6

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   Ce dessin au fusain représente l'issue du duel qui eut lieu le 27 avril 1578 à Paris entre trois mignons du roi et trois mignons du duc de Guise. Deux gisent morts sur le terrain, deux autres, dont Jacques de Caylus favori du roi, mourront de leurs blessures, un cinquième est grièvement blessé à la tête. Seul Charles d'Entragues reste debout très légèrement blessé. Le sujet de mon propos n'est pas de décrire ce combat pour l'honneur d'un prince, particulièrement meurtrier, tellement bien écrit par Alexandre Dumas dans la Dame de Montsoreau,  mais d'étudier la mentalité de ces hommes dans le contexte de cette époque brutale de notre histoire, l'utilisation d'armes blanches alors particulièrement redoutables, sans comparaison avec les armes blanches d'aujourd'hui ainsi que quelques réflexions sur le vêtement masculin de l'époque.

   La guerre de Cent ans, terminée depuis plus de cent vingt ans, avait obligé la société seigneuriale française à éduquer les enfants mâles dans la perspective d'en faire des guerriers accomplis, rompus dans l'exercice des armes et de l'équitation. Le temps des tournois était passé de mode depuis la mort brutale de Henri II mais l'arme blanche était un passage obligatoire afin de permettre aux jeunes gens de sang noble de défendre leur droit et l'honneur, issu de l'esprit de la chevalerie, de leur famille ou de leur suzerain (souverain). Ces hommes, sans être incultes, mettaient en priorité le métier des armes auquel ils s'exerçaient quasi quotidiennement sous l'enseignement des meilleurs maîtres d'arme d'Europe, apprenant les techniques les plus sophistiquées venues d'Italie, d'Espagne ou de Bohême ce qui pouvait prendre l'adversaire par surprise. Le coup de Jarnac pour défendre l'honneur de François Ier en était un éclatant témoignage alors que son adversaire lui était supérieur en combativité. L'éducation culturelle et musicale n'était pas leur fort, réservée aux jeunes filles qui devenues femmes pouvaient avoir une bonne influence sur leurs époux. Par contre, dans le souci de plaire au cours des nombreux bals que donnait notamment la reine-mère Catherine de Médicis, venue en France avec une immense fortune et le goût italien, ces jeunes gens de bonne famille se dépensaient sans compter dans leurs parures vestimentaires, le plaisir de la danse mettant en valeur leur désir de paraître et montrer la puissance de leur corps sans ambiguïté. C'est à Michelet que l'on doit une image trouble et efféminée de ces hommes que l'on n'aurait pas aimer avoir comme adversaires dans un combat singulier à cette époque où tout était prétexte à de telles rencontres meurtrières : religion, parti pour un prince, amour, honneur public et privé.

   Pour ce qui est des armes blanches utilisées, il ne s'agit pas d'épées comme on l'entend aujourd'hui, mais de fortes rapières issues d'une longue évolutions d'armes d'hast qui permettaient aux piétons, dans les combats du Moyen-âge, de désarçonner les cavaliers protégés par leurs armures et de les égorger au sol. Ceci explique pourquoi ces terribles bretteurs combattaient avec une dague à main gauche, cette dague étant portée dans son étui, à la ceinture derrière le dos, arme sournoise par excellence puisque apparaissant le plus souvent lorsque l'adversaire ne s'y attendait pas, concentré sur son escrime faite de coups d'estoc et de taille découlant de la pratique de la pique et de la hache encore d'usage cent ans plus tôt.

   Il me faut aussi vous faire remarquer que le vêtement masculin de cette époque est parfaitement adapté au combat à l'arme blanche, l'ampleur des manches pour parer les coups aux bras, le justaucorps qui est comme un plastron de cuirasse avec son arrête médiane pour dévier l'arme vers la droite ou la gauche. Les hanches sont aussi protégées contre les coups de taille en biais. l'ensemble de ce vêtement est en quelque sorte la matelassure portée sous la demie armure en usage dans les batailles à cette époque. Les jambes sont libres pour une bonne aisance dans les mouvements. Les seuls points sensibles sont les mains le plus souvent protégées par des gants et le cou couvert par un simple collet montant ou la fameuse fraise plus décorative que protectrice mais que l'on peut voir, sur les tableaux, portées sur la cuirasse. Si on y réfléchit bien, l'expression se parer est à double sens, à savoir  paraître beau mais aussi se protéger des coups. C'est là tout l'esprit de cette époque équivoque.

   Dans l'album de ce dossier, que vous pouvez feuilleter ci-dessous,

vous pouvez voir, de 1 à 5, l'histoire d'un jeune seigneur agressé dans la rue par deux spadassins qui le provoquent. Son art de l'escrime lui permet aisément de surmonter l'agression sans aucun état d'âme pour la vie de ses adversaires mais en parfait praticien du combat individuel. On remarquera que sa cape tout à fait à la mode lui sert de moyen de protection en l'enroulant autour de son bras ou en s'en servant comme une cappa de toréador. Suit ensuite une histoire d'honneur pour une dame calomniée, qui se résout par un duel à finalités multiples dans l'esprit de ce temps où l'élégance côtoie la mort et le sang versé et qui nous paraît aujourd'hui absurde. Autre temps, autres mœurs !!!

   Bien cordialement à tous ceux qui me lisent et regardent mes œuvres.

        Alain de JENLIS